Un jardin participatif à Menton pour cultiver ensemble fruits et légumes

Sur les hauteurs de Garavan, face à la mer, l'association "Terres en partage" a créé son "jardin participatif", un terrain de plusieurs hectares où ses membres cultivent et refont le monde.

On y accède par un petit sentier tout raide aménagé en escalier à l'aide de planches de bois. Une fois hissé en haut du chemin, le souffle court, la vue sur la Méditerranée est digne d'un paysage de carte postale. C'est là que l'association "Terres en partage" exploite depuis deux ans son jardin participatif de plus de 3 hectares - dont 2,5 hectares cultivables.

Un project collectif

Le projet est né de la volonté d'un homme : Thomas Ducloy, président fondateur de l'association.

"Je souhaitais planter une citronneraie IGP pour aller dans le sens de la politique volontariste de la ville, explique ce musicien de métier. Au fil de mes recherches et au vu de la pression financière sur les terrains agricoles, le projet a évolué vers des terres en partage. C'est assez vite devenu une évidence, dans la mesure où, à Menton, beaucoup rêveraient d'avoir un jardin mais n'en ont pas les moyens."

Un peu d'histoire...

Ici, pas de parcelles que chacun cultive individuellement. Le projet est collectif et tout le monde travaille ensemble.

"On voulait établir un design global sur cette magnifique coulée verte entre le bord de mer et la montagne." Résultat, un jardin en permaculture, " qui ne ressemble pas trop à un jardin pour ceux qui n'ont pas l'œil du jardinier".

Mais si on y prête un peu d'attention, on croise, ici ou là, carottes, tomates, aubergines, concombres, salades ou encore avocats selon les saisons.

"En ce moment, ce sont les blettes." Il y a aussi des herbes aromatiques comme du basilic. Ou des arbres fruitiers : cerisiers, abricotiers, figuiers, oliviers…

"De nombreuses plantes sont là de manière spontanée, on les découvre au fur et à mesure qu'on exploite le terrain" , confie Claude Lebas, trésorier de "Terres en partage". D'autres arbres ont été amenés comme des citronniers labellisés IGP, plantés la semaine dernière.

Si l'association a pris ses quartiers à Garavan depuis déjà deux ans, elle ne tire profit aujourd'hui que d'un tiers de ses terres.

"Quand j'ai trouvé ce terrain en 2016, on ne voyait rien tellement c'était en friche. Il y avait des ronces de 4 mètres. La parcelle était complètement abandonnée depuis soixante ans", se souvient Thomas Ducloy.

Neuf étudiants de Sciences Po

"Terres en partage" a vu le jour au moment de l'acquisition du terrain. Elle comptait alors trois membres, ils sont une soixantaine aujourd'hui. Depuis cette année, neuf étudiants de Sciences Po sont venus grossir les rangs dans le cadre de leur parcours civique.

"Souvent, à Sciences Po, les étudiants choisissent de faire leur parcours civique dans un domaine qui a un rapport avec la politique, explique Georgia, une des étudiantes. Si “Terres en partage” est une association apolitique, il n'y a rien de plus politique aujourd'hui, au sens large, que l'environnement et le climat."

Et Thomas Ducloy d'ajouter: " Ici, on peut venir simplement pour planter des tomates ou tout aussi bien pour préparer le monde de demain."

Car cette aventure participative a, avant tout, une vocation éminemment sociale : donner accès à la terre pour consommer de la nourriture saine, créer du lien entre les habitants de la cité mais aussi, sensibiliser la population à des pratiques plus respectueuses de l'environnement.

Enfin, les membres de l'association font un gros travail de conservation des plantes et des semences oubliées.

"Nous avons, dans les jardins privés aux alentours, des plantes rarissimes héritées des colons britanniques qui venaient autrefois à Menton. Les propriétaires nous confient des greffons que nous utilisons pour faire revivre ce patrimoine génétique."

Comment adhérer?

L'exploitation du terrain est réservée aux membres de l'association. Mais chacun peut y adhérer à tout moment de l'année.

"La cotisation est minimum de 12 euros pour un adulte, 6 euros pour un enfant, pour l'année civile. Mais il est toujours bienvenu de donner un peu plus, en fonction du plaisir qu'on y trouve" , insiste Thomas Ducloy, président fondateur de "Terres en partage".

La prise de contact peut se faire via la page Facebook de l'association . Un formulaire d'inscription est aussi directement disponible sur le site www.terresenpartage.fr

Article Menton Info

A Menton Garavan une association s'est lancée dans le jardin partagé en permaculture sur trois hectares qui relient la Méditerranée aux Alpes toutes proches. Rencontre avec Thomas Ducloy, Président-Fondateur de Terres en Partage, Fabien Cambi, spécialiste en permaculture et Claude Lebas, trésorier-poête. Lire l'article sur Menton.fr

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